Certaines personnes parlent de « bonnes ondes » ou de « mauvaises vibes » comme d’une évidence, tandis que d’autres restent sceptiques, convaincues qu’il ne s’agit que d’impressions subjectives. Pourtant, derrière cette question se cache un univers complexe où se croisent science, perceptions sensorielles et traditions ancestrales. Le livre Pourquoi certaines personnes ressentent-elles les énergies ? de Léwis Verdun, publié dans la collection Essence par Five Minutes, propose une plongée fascinante dans ce mystère.

La sensibilité sensorielle : un atout méconnu

Les recherches récentes estiment que 20 à 30 % des individus possèdent une sensibilité sensorielle élevée. Cela signifie que leur cerveau capte et traite plus finement les signaux internes (battements de cœur, tensions musculaires) et externes (sons, odeurs, micro-variations de température). Ces « hyper-sensibles » peuvent ainsi percevoir des changements subtils dans leur environnement que d’autres ignorent totalement.
Cette sensibilité peut être un atout dans de nombreux domaines : créativité, empathie, intuition… Mais elle peut aussi être source de fatigue ou de surcharge émotionnelle. Apprendre à gérer cette réceptivité devient alors une compétence clé.

L’interoception : l’art d’écouter son corps

L’interoception est la capacité à percevoir et interpréter les signaux internes de son corps. Un exemple simple : sentir que l’on a faim ou soif. Mais chez certaines personnes, cette aptitude va bien au-delà. Elles peuvent ressentir des variations infimes dans leur rythme cardiaque, leurs niveaux d’énergie ou la tension de leurs muscles.
Ce lien intime entre corps et esprit influence la manière dont nous percevons les énergies environnantes. Une personne attentive à ses signaux internes est plus susceptible de « capter » une ambiance, un changement d’atmosphère ou l’état émotionnel d’autrui.

La magnétoréception : une boussole dans le cerveau ?

La magnétoréception, bien connue chez les oiseaux migrateurs ou certaines espèces marines, pourrait aussi exister chez l’humain. Des études récentes suggèrent que notre cerveau pourrait détecter le champ magnétique terrestre, même si cette capacité reste inconsciente chez la majorité des gens.
Pour certains chercheurs, cette hypothèse expliquerait pourquoi certaines personnes se sentent désorientées dans certains lieux, ou au contraire parfaitement alignées dans d’autres, sans raison apparente.

L’effet placebo et la puissance des croyances

Impossible de parler de perception des énergies sans évoquer l’effet placebo. Croire qu’un environnement, une personne ou un objet « émet » une énergie positive peut suffire à en ressentir les effets, même en l’absence de mécanisme physique mesurable.
Ce phénomène n’est pas un signe de faiblesse de l’esprit, bien au contraire : il démontre à quel point notre cerveau peut influencer nos sensations corporelles. Comprendre cet effet permet d’adopter une approche plus lucide et nuancée des pratiques énergétiques.

Reiki, magnétisme et autres thérapies énergétiques

Le livre explore aussi l’univers des thérapies énergétiques, comme le Reiki, le magnétisme ou certaines approches traditionnelles asiatiques. Si ces pratiques peuvent apporter détente et bien-être à certains, leur efficacité reste difficile à prouver scientifiquement.
Leur intérêt réside peut-être moins dans la transmission d’une « énergie » mesurable que dans le rituel, l’attention portée au patient, et la connexion émotionnelle instaurée entre praticien et receveur.

Méditation et états modifiés de conscience

La méditation est souvent citée comme un moyen de développer sa perception des énergies. En calmant l’esprit et en focalisant l’attention, elle augmente la conscience de ses sensations internes et de l’environnement.
Toutefois, le livre met en garde : certaines pratiques intensives peuvent aussi générer des états de confusion ou amplifier des perceptions anxiogènes. La clé réside dans une pratique équilibrée, progressive et adaptée à sa sensibilité.

La frontière entre science et spiritualité

Ce qui rend le sujet passionnant, c’est qu’il se situe à la croisée des chemins. La science apporte des explications partielles (neurosciences, psychologie, physiologie), mais certaines expériences restent difficiles à mesurer ou à reproduire. La culture, l’éducation et les croyances personnelles influencent fortement la manière dont nous interprétons nos sensations.
Le livre propose ainsi de ne pas opposer science et spiritualité, mais de chercher un dialogue. Il s’agit d’explorer ses perceptions tout en restant attentif aux biais cognitifs et aux illusions sensorielles.

Apprendre à apprivoiser ses perceptions

Pour celles et ceux qui se reconnaissent dans cette sensibilité aux énergies, plusieurs pistes permettent de mieux l’apprivoiser :

  • Développer la pleine conscience pour distinguer les signaux réels des interprétations hâtives.

  • Prendre soin de son hygiène de vie (sommeil, nutrition, activité physique) afin d’éviter la surcharge sensorielle.

  • Fixer des limites pour éviter de se laisser envahir par l’énergie des autres.

  • Tenir un journal des sensations pour mieux comprendre les déclencheurs et les contextes.

En suivant ces conseils, la sensibilité devient un outil, et non une contrainte.

Une lecture courte, mais riche en perspectives

Fidèle au format Five Minutes, cet ouvrage se lit rapidement mais offre un contenu dense et éclairant. Il ne cherche pas à imposer une vérité unique, mais à ouvrir des pistes de réflexion, à la fois personnelles et collectives.
Que l’on soit sceptique ou convaincu, cette exploration des perceptions énergétiques invite à mieux écouter son corps, à questionner ses certitudes et à trouver un équilibre entre curiosité et esprit critique.

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