Notre identité n’est plus seulement une carte dans un portefeuille. À l’ère des deepfakes, des réseaux sociaux et des portefeuilles numériques, elle devient une clé virtuelle ouvrant l’accès à des services essentiels comme la santé, la banque ou l’éducation. Mais elle est aussi devenue une cible convoitée par les pirates, les gouvernements et les géants de la tech. Le livre L’identité à l’ère du numérique de Léwis Verdun, publié dans la collection Regards croisés chez Five Minutes, explore cette transformation profonde en dévoilant ses promesses et ses dangers.

L’essor fulgurant de l’identité numérique

En 2024, plus de 100 pays expérimentaient ou déployaient des systèmes d’identités numériques, qu’il s’agisse de l’Inde avec son gigantesque projet Aadhaar, de l’Europe avec son portefeuille d’identité électronique (EUDI Wallet), ou de nombreux pays africains adoptant des solutions biométriques. Les motivations sont multiples : inclusion financière, simplification des démarches, réduction des fraudes et amélioration de l’efficacité des services publics.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le marché mondial de l’identité numérique pourrait atteindre 100 milliards de dollars d’ici 2030, avec une adoption croissante des solutions décentralisées basées sur la blockchain. Mais derrière ces avancées se cachent des enjeux cruciaux de sécurité et d’éthique.

Quand la commodité rime avec vulnérabilité

La généralisation des identités numériques s’accompagne de nouveaux risques. Selon une étude récente, 91 % des organisations ont été confrontées à un incident lié à l’identité en 2024 : usurpations, vols de données, falsifications. Le développement des deepfakes a rendu encore plus fragile la vérification de l’authenticité des individus, menaçant aussi bien les particuliers que les entreprises et les institutions.

De plus, les identités numériques centralisées peuvent accentuer les risques de surveillance étatique ou de contrôle abusif. La question n’est donc plus seulement technique, mais aussi politique : qui contrôle les données ? qui garantit leur usage éthique ?

Les promesses : inclusion et efficacité

Malgré ces risques, l’identité numérique représente aussi une avancée considérable. Elle permet de donner une existence légale à des millions de personnes qui en sont privées, notamment dans les régions du monde où l’enregistrement civil est lacunaire. Une identité numérique peut ouvrir l’accès à l’éducation, à la santé, aux droits sociaux et à la participation citoyenne.

Dans les pays développés, elle accélère les démarches administratives, facilite les paiements et simplifie la vie quotidienne. De l’ouverture d’un compte bancaire à la signature électronique de contrats, les bénéfices sont tangibles et immédiats.

Entre surveillance et liberté : un débat éthique

Léwis Verdun met en lumière une tension centrale : l’identité numérique peut être à la fois un outil de libération et une arme de surveillance. L’histoire récente a montré que certains gouvernements exploitent les technologies d’identification pour renforcer le contrôle social, allant jusqu’à intégrer la reconnaissance faciale à grande échelle.

La montée en puissance des biais algorithmiques constitue également un danger : des erreurs d’identification peuvent mener à des discriminations systématiques, par exemple dans l’accès au crédit ou à l’emploi. D’où l’urgence de réguler ces outils et d’instaurer des garde-fous éthiques.

Les innovations qui changent la donne

Heureusement, l’innovation ne se limite pas aux risques. De nouvelles solutions émergent pour concilier sécurité et respect de la vie privée. Parmi elles :

  • Les portefeuilles décentralisés, qui permettent aux individus de contrôler directement leurs données personnelles.

  • Les preuves à divulgation nulle de connaissance (ZKP), une technologie cryptographique permettant de prouver une information (comme l’âge ou la citoyenneté) sans dévoiler les détails sensibles.

  • La gouvernance éthique de l’IA, qui vise à limiter les abus dans les systèmes de vérification automatisés.

Ces innovations dessinent un futur où l’identité numérique pourrait être non seulement pratique, mais aussi respectueuse des droits fondamentaux.

Comment protéger son identité à l’ère numérique ?

Au-delà des États et des entreprises, chacun d’entre nous a un rôle à jouer pour protéger son identité :

  • Utiliser des mots de passe robustes et activer l’authentification à deux facteurs.

  • Vérifier les applications et plateformes avant de partager ses données.

  • Se former à la cyber-hygiène pour repérer les tentatives de phishing et de fraude.

  • Exiger plus de transparence de la part des entreprises et des institutions qui collectent nos informations.

Ces gestes simples, cumulés, contribuent à réduire notre exposition aux risques numériques.

Un livre pour comprendre et agir

L’identité à l’ère du numérique ne se contente pas de dresser un constat. Ce mini-essai offre une analyse nuancée, nourrie de données récentes et d’exemples internationaux. En moins de dix minutes de lecture, il fournit des clés pour comprendre les bouleversements en cours et propose des pistes d’action pour construire une identité numérique éthique, sécurisée et inclusive.

Conclusion : une bataille pour nos droits fondamentaux

L’identité numérique est bien plus qu’une évolution technique : c’est une transformation profonde de nos sociétés, touchant à nos droits les plus essentiels. Elle incarne à la fois une promesse d’efficacité et un risque de contrôle excessif.

Face à ce dilemme, il est urgent d’ouvrir le débat, d’encourager l’innovation responsable et de bâtir une gouvernance mondiale de l’identité numérique.

Ne manquez pas cette réflexion essentielle : découvrez dès maintenant L’identité à l’ère du numérique et prenez part à la construction d’un futur où technologie et droits humains avancent main dans la main.