Apprendre une langue étrangère est une aventure passionnante, mais aussi semée d’embûches. Pourquoi le mandarin ou l’arabe semblent-ils plus inaccessibles que l’espagnol ou l’italien ? Au-delà des préjugés, les différences linguistiques s’expliquent par une série de facteurs objectifs que la linguistique moderne s’efforce de décoder. Cet article explore les fondements de la difficulté perçue dans l’apprentissage des langues, un sujet au cœur du livre Pourquoi certaines langues sont plus difficiles à apprendre ? de Léwis Verdun.
À travers ce billet, nous allons comprendre comment des éléments comme la distance linguistique, la structure grammaticale, les systèmes d’écriture ou la phonologie influencent notre capacité à apprendre une langue étrangère.
La distance linguistique : un obstacle invisible mais déterminant
Lorsque l’on compare deux langues, certaines ressemblances facilitent naturellement leur apprentissage. La notion de distance linguistique mesure justement la proximité structurelle entre deux langues. Ainsi, un locuteur francophone trouvera généralement l'espagnol ou l’italien plus faciles à apprendre que le russe ou le coréen, parce qu'ils partagent un héritage commun (latin, alphabet, vocabulaire).
Cette proximité joue un rôle fondamental. Plus la langue cible partage de points communs avec votre langue maternelle, plus l’apprentissage semblera intuitif. À l’inverse, des langues éloignées comme le japonais ou le vietnamien demandent un véritable changement de paradigme linguistique.
Phonologie et prononciation : quand le son complique le sens
L’un des premiers défis dans l’apprentissage d’une langue est la phonologie, c’est-à-dire l’ensemble des sons et règles de prononciation. Des langues comme le chinois mandarin utilisent un système tonal, où une même syllabe peut avoir plusieurs significations selon son intonation. Pour un francophone, cela représente une gymnastique auditive et cognitive peu familière.
D'autres langues, comme l’allemand ou le russe, présentent des enchaînements consonantiques inhabituels, rendant leur prononciation laborieuse. À cela s’ajoute la prosodie (rythme, accentuation), qui peut altérer le sens d’une phrase ou provoquer des malentendus.
Grammaire et syntaxe : la logique cachée des langues
La complexité grammaticale constitue souvent l’élément le plus intimidant. Si les langues romanes offrent une relative familiarité (accords, conjugaisons, structures de phrase), d'autres systèmes, comme celui du finnois, introduisent des déclinaisons très nombreuses, et des structures syntaxiques radicalement différentes.
Prenons l’exemple du turc : c’est une langue agglutinante, ce qui signifie qu’on y ajoute des suffixes pour construire des mots complexes. Cela demande non seulement une nouvelle logique grammaticale, mais aussi une mémoire plus active pour retenir ces combinaisons.
Les systèmes d’écriture : du déchiffrage à la maîtrise
Au-delà de l’oral, l’alphabet et le système d’écriture jouent un rôle crucial dans la perception de difficulté. Lire l’anglais ou l’allemand ne pose pas de problème majeur à un francophone, car ils utilisent le même alphabet latin.
Mais l’apprentissage de l’arabe, du russe ou du chinois implique d’assimiler un nouveau système graphique. L’alphabet arabe nécessite d’apprendre à écrire de droite à gauche avec des formes de lettres variables. Le chinois impose la mémorisation de milliers de sinogrammes, ce qui augmente la charge cognitive.
Particularités culturelles : quand la langue reflète une vision du monde
Chaque langue véhicule une culture, un système de pensée, une manière d’organiser le réel. Le japonais, par exemple, structure ses phrases en tenant compte du rang social de l’interlocuteur. L’usage de différentes formes de politesse et de niveaux de langage rend cette langue culturellement exigeante.
Ces subtilités culturelles, parfois invisibles pour le débutant, influencent aussi la pragmatique linguistique (c’est-à-dire la manière d’utiliser la langue selon le contexte), un élément souvent négligé dans les cours traditionnels.
Comment surmonter ces difficultés ? Approche stratégique et outils efficaces
Pour ne pas se décourager face à ces défis, une approche stratégique est essentielle. Voici quelques recommandations pratiques :
Identifier ses forces linguistiques
Privilégier les langues proches de sa langue maternelle pour débuter (espagnol, italien pour les francophones).
S’appuyer sur ses compétences existantes (grammaire, écoute, mémoire visuelle).
S’immerger dans la langue
Regarder des séries en version originale avec sous-titres.
Écouter des podcasts ou des chansons dans la langue cible.
Lire des textes simples : blogs, articles jeunesse, BD.
Utiliser des ressources structurées
Applications comme Anki ou Duolingo pour le vocabulaire.
Grammaires progressives pour bien intégrer la structure.
Échanges linguistiques avec des locuteurs natifs.
Se fixer des objectifs réalistes
Atteindre un niveau conversationnel en quelques mois est possible.
Viser la fluidité nécessite constance et patience.
Apprendre à apprendre
Identifier son style d’apprentissage (visuel, auditif, kinesthésique).
Favoriser la répétition espacée pour ancrer les connaissances.
Créer des associations mnémotechniques pour les structures complexes.
Le livre à découvrir pour mieux comprendre ces enjeux
Apprendre une langue étrangère n’est jamais un chemin linéaire. Ce parcours est influencé par des facteurs linguistiques, psychologiques et culturels. Le livre Pourquoi certaines langues sont plus difficiles à apprendre ? de Léwis Verdun propose une synthèse limpide et pédagogique de ces mécanismes.
En seulement 5 minutes de lecture, il permet de comprendre pourquoi certaines langues semblent « impossibles » à maîtriser, alors que d’autres paraissent plus intuitives. Il offre également des conseils avisés pour adapter sa méthode d’apprentissage selon la langue choisie et son profil d’apprenant.
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